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afdjah
22 mai 2006

matoub lounes

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MATOUB LOUNES

Matoub Lounes n’était pas poli, mais alors pas poli du tout. Il avait une grande gueule qu’il ouvrait régulièrement et en général assez fort, il buvait, il écrivait comme un dieu et chantait à en mourir. A force de beugler contre les injustices et les oppressions, il s’était fait un nombre considérable d’ennemis. Loin de le faire taire, les menaces le faisaient crier plus fort et aller encore plus loin. A tel point qu’un jour, il n’est jamais revenu de ce plus loin. Le 25 juin 1998, à 13 heures, sa Mercédès est arrêtée par un faux barrage sur une route de montagne. Coups de feu. Matoub Lounès est assassiné à quelques kilomètres de son village natal, Taourirt Moussa, en plein coeur de la Kabylie.

Depuis un moment déjà, le poète était la cible de menaces de plus en plus précises. En 1988, un gendarme lui avait tiré 5 balles dessus à l’aide d’une Kalashnikov (autant ne pas faire les choses à moitié..).

En 1994, le Gia l’avait enlevé mais l’avait relâché face à la mobilisation internationale. Au lieu de mettre un bémol, le musicien avait redoublé les déclarations fracassantes et les prises de position sans concession. Dénoncant les faux-semblants de manière tranchante, il était devenu l’idole des algériens qui considéraient son franc-parler avec un mélange d’effroi et d’admiration. Portés par sa voix chaude et grave, ses chansons aux textes poétiques et lucides étaient de véritables armes au service de la démocratie et de la liberté. L’attentat qui foudroya le poète ressemblait à la chronique d’une mort annoncée.

Matoub Lounès allait trop loin, parlait trop fort. Pourtant, son execution plongeat l’Algérie dans une sorte de stupeur hébétée. "Ils" avaient osé. En plein coeur de la Kabylie, dans le fief même du chanteur. Mais même s’il a aujourd’hui la bouche pleine de terre, "Ils" n’ont pas réussi à le faire taire. Les chansons de Matoub Lounès continuent à narguer les intégristes de tous poils et à aider les autres à se tenir debouts.

" Les seuls combats perdus d’avance sont les combats que l’on renonce à mener. Parce qu’un artiste ne meurt jamais ".

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Commentaires
A
merci madame pour cette opinion
V
un homme (ou une une femme) qui meurt est une bibliothèque qui disparait !<br /> Valla
afdjah
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